Est-ce possible d’avorter sans aller chez le médecin ?
🚪Avorter chez soi, est-ce possible ? – Faire le test
- En France, une interruption volontaire de grossesse médicamenteuse doit être réalisée dans le cadre d’un suivi médical. Les médicaments abortifs ne peuvent être délivrés que sur ordonnance, ou bien directement remis par le professionnel de santé lors d’une consultation médicale.
- Il est possible de prendre les comprimés chez soi, après avoir consulté un médecin et été bien informée. Toutefois, il est nécessaire de pouvoir se rendre rapidement chez un médecin ou aux urgences, en cas de complications.
- Il est également possible d’avoir recours à une IVG médicamenteuse en téléconsultation, sous certaines conditions. Cela signifie que tout ou une partie des consultations médicales liées à l’IVG sont réalisées à distance.
Test – Avorter chez soi, est-ce possible ?
Tu envisages une IVG médicamenteuse à domicile ou tu te demandes si cela pourrait être une option possible pour toi ? Peut-être as-tu même déjà obtenu les comprimés, mais tu hésites encore à les prendre ?
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Est-ce possible d’avorter sans médecin ?
En France, une IVG ne peut être réalisée que dans un cadre médical, après une (télé)consultation chez un médecin généraliste, gynécologue ou sage-femme.
Un avortement en dehors de ce cadre est dangereux, puisqu’il peut y avoir des risques importants pour la santé de la femme. En effet, dans le pire des cas, un avortement ou une tentative d’avortement hors du cadre prévu peut entraîner des complications potentiellement mortelles, telles que des infections ou des pertes de sang importantes.
Afin de protéger la femme, la pratique des IVG est réglementée et doit se faire selon les dispositions prévues par la loi. Les étapes sont les suivantes et peuvent avoir lieu sur place (en cabinet ou établissement de santé par exemple) ou en téléconsultation :
- Deux consultations médicales préalables
- L'IVG en elle-même
- La consultation médicale de contrôle
Les deux consultations préalables
Avant une IVG, deux consultations préalables sont obligatoires auprès d’un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme. Au cours de la 1re consultation, le professionnel de santé confirme d’abord la grossesse et vérifie qu’elle est évolutive. Cela permet par exemple d’exclure une grossesse extra-utérine, qui, si elle n’est pas traitée, peut mettre la vie en danger.
Le professionnel de santé détermine également la semaine de grossesse exacte. Pour des raisons médicales, une IVG médicamenteuse ne peut en effet être pratiquée que jusqu’à 9 semaines d’aménorrhée (soit 9 semaines depuis le début des dernières règles).
Lors de cette 1re consultation, le praticien informe la patiente des modalités de l’IVG et lui propose un entretien psycho-social. Il aborde également d’autres questions importantes, comme les contre-indications à une IVG médicamenteuse. Cela peut-être par exemple une allergie à la substance active mifépristone, un asthme sévère, un trouble de la coagulation ou une insuffisance surrénale. Si la femme a un groupe sanguin rhésus négatif, le médecin lui prescrira une injection de gammaglobulines anti-D.
Si la femme confirme sa demande d’IVG, elle doit donner son consentement par écrit lors de la 2e consultation. La méthode choisie est également confirmée à ce moment-là.
N.B. : Il n’y a plus de délai de réflexion minimal obligatoire entre la 1re et la 2e consultation.
La réalisation de l’IVG
La réalisation de l’IVG doit se faire dans le cadre d’un suivi médical (que ce soit en cabinet ou en téléconsultation), et ce, pour le bien-être de la femme. Les comprimés peuvent être pris à la maison, mais uniquement après avoir été prescrits ou directement remis par le médecin. Il est également nécessaire d’être à proximité d’un établissement de santé, en cas de complications. L’IVG médicamenteuse n’est possible qu’après avoir été informée et conseillée par un professionnel de santé.
Si l’on prend les comprimés à domicile, il est recommandé de ne pas être seule, mais d'avoir une personne de confiance à ses côtés. C’est important, tant d’un point de vue physique que psychologique.
La consultation de contrôle
Une consultation médicale de contrôle doit avoir lieu entre 14 et 21 jours après l’avortement.
Lors de cette consultation, le professionnel de santé vérifie si l’interruption de grossesse est complète. La plupart du temps, il prescrit une échographie (ou la fait lui-même). Cela permet de détecter si des restes de l’embryon sont encore présent dans l’utérus. Si c’est le cas, une solution sera envisagée avec le praticien (par exemple, un curetage par aspiration).
Le praticien peut également prescrire une prise de sang pour mesurer le taux d’hormone de grossesse bêta-hCG. Il existe aussi des tests urinaires spécifiques (CheckTop) pour contrôler ce taux.
La consultation de contrôle est obligatoire, afin de s’assurer qu’il n’y a pas de complications. Un entretien psycho-social post-IVG pourra aussi être proposé.
Pour en savoir plus sur l’IVG médicamenteuse et son déroulement :
IVG médicamenteuse en téléconsultation
En France, une IVG médicamenteuse est également possible par téléconsultation. La procédure est la même que pour une IVG médicamenteuse en cabinet, à quelques détails près.
Déroulé d’une IVG en téléconsultation :
- 1re consultation préalable : Le professionnel de santé (médecin, sage-femme ou gynécologue) informe la patiente des modalités et méthodes d’IVG. Il peut alors prescrire une prise de sang et/ou une échographie, afin de déterminer la semaine de grossesse. Il propose également un entretien psycho-social.
- 2e consultation préalable : Le professionnel de santé recueille le consentement de la patiente et transmet une ordonnance à la pharmacie choisie par la femme.
- Délivrance des médicaments abortifs : La femme se rend à la pharmacie qui lui délivre les médicaments.
- Prise des comprimés : La femme prend chez elle les différents comprimés, au moment qui a été indiqué par le médecin.
- Consultation de suivi après l’IVG : 14 à 21 jours après l’IVG, la consultation de suivi est nécessaire pour s'assurer de l’état de santé de la femme. Le praticien peut à nouveau proposer un entretien psycho-social. En général, il prescrit aussi une prise de sang et/ou une échographie, pour vérifier si la grossesse a été complètement arrêtée.
Ces différentes étapes peuvent se dérouler en partie ou en totalité en téléconsultation. Certains praticiens préfèrent cependant rencontrer au moins une fois la patiente dans leur cabinet, que ce soit pour une des consultations préalables ou la consultation de suivi.
Même si les consultations avant et après l’IVG peuvent avoir lieu à distance, certains examens devront nécessairement se faire sur place, comme une prise de sang ou une échographie.
Inconvénients d’une IVG en téléconsultation
Pour certaines femmes, un avortement en téléconsultation semble moins éprouvant et plus facile, parce que tout se déroule dans un environnement familier. Il est cependant conseillé de peser le pour et le contre et de prendre conscience des inconvénients de la téléconsultation.
- Sans examen clinique, il est possible qu’une grossesse extra-utérine ne soit pas diagnostiquée. Les effets des pilules abortives masquent les symptômes d’une grossesse extra-utérine et peuvent donc entraîner un retard dans la prise en charge.
- Malgré les consultations en ligne, la femme peut se sentir encore plus livrée à elle-même. Cela peut être une situation particulièrement éprouvante d’un point de vue émotionnel.
- Certaines femmes disent se sentir moins à l’aise lors d’une téléconsultation que si elles rencontraient le praticien sur place.
- Notre expérience de conseil montre que le processus d’avortement et le vécu après sa réalisation sont plus difficiles à vivre lorsqu’une femme traverse cela seule.
Peut-on acheter la pilule abortive (sur internet) sans ordonnance ?
Une IVG ne peut être réalisée que dans le cadre d’un suivi médical. Les comprimés nécessaires à une IVG médicamenteuse (mifépristone et misoprostol) ne peuvent être délivrés que sur ordonnance (ou obtenus directement chez le médecin). Il est donc illégal de se les procurer sans prescription médicale ou sur internet.
Le dosage exact et le moment de la prise peuvent varier d’une femme à l’autre et sont déterminés par le professionnel de santé qui suit la femme pour l’IVG.
Attention : Certains fournisseurs (généralement étrangers) disent vendre de la mifépristone et du misoprostol en ligne et sans ordonnance. Il s’agit cependant d’une pratique illégale, mais aussi dangereuse en raison de l’incertitude sur la composition des comprimés. Ils pourraient en effet contenir d’autres substances potentiellement nuisibles pour la santé.
Pour plus d’informations :
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