Préoccupée : Difficultés matérielles et financières pendant la grossesse

Difficultés financières

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Puis-je me permettre d’avoir un enfant ? Comment m’occuper d’un enfant avec un petit budget ?

  • Les difficultés financières peuvent être pesantes. Quand s’ajoute à cela une grossesse imprévue, beaucoup de femmes et de couples se demandent comment ils pourront s’occuper correctement d’un enfant dans ces conditions.
  • Même lorsque l’on souhaite avoir un enfant et que la grossesse est prévue, on peut être soudain préoccupé par des questions matérielles et financières. Avec les exigences et attentes de notre société, il peut aussi être difficile de savoir ce dont un enfant a réellement besoin et comment assumer au mieux ses responsabilités de parents.
  • Les causes des difficultés financières peuvent être multiples : ne pas avoir de revenu, être au chômage, avoir des dettes, être parent célibataire... Il existe cependant différentes aides de l’État ou d’associations, qui peuvent grandement soulager ces difficultés.

Tu trouveras dans cet article un aperçu des différentes aides et possibilités de soutien, qui pourront peut-être te soulager en fonction de ta situation.

Tes inquiétudes possibles en tant que parent

La grossesse n’était peut-être pas prévue ou bien ta situation financière s’est récemment compliquée. Ou peut-être est-ce la responsabilité d’avoir un enfant qui te fait maintenant douter. Tu aimerais subvenir aux besoins de ton enfant, mais tu ne sais pas comment faire ?
Le fait que tu te poses toutes ces questions montre à quel point tu es attentionnée et bienveillante, malgré la situation actuelle difficile.

Il se peut aussi que ce soit plutôt le père de l’enfant qui trouve votre situation financière difficile et se demande si vous pouvez vraiment vous permettre d’avoir un enfant en ce moment. Il n’est pas rare que les hommes se sentent responsables de subvenir aux besoins de leur famille. Ils veulent s’assurer d’atteindre la plus grande sécurité matérielle possible pour que cela fonctionne.

Cependant, en pratique, avoir une telle sécurité matérielle est rare. Ce qui compte, c’est de tirer le meilleur parti de la situation et de comprendre ce dont un enfant a vraiment besoin.

De quoi un enfant a-t-il besoin ?

Ton partenaire et toi en êtes sûrement conscients : un enfant a avant tout besoin de deux choses, se sentir aimé et protégé. Au fond, le plus important pour un enfant, c’est un environnement où il se sent en sécurité et reçoit de l’amour. À cela s’ajoutent ensuite les besoins essentiels, comme la nourriture, des vêtements propres, le sommeil, et plus tard, du temps pour jouer et découvrir le monde.

Mais tu penses peut-être aussi à d’autres choses nécessaires pour un enfant. Par exemple, une poussette ou des couches. Vous vous demandez peut-être si votre voiture est assez grande pour accueillir un (autre) enfant ? Ou bien comment gérer les frais de fournitures scolaires ou les dépenses liées aux études ?

Au début, un enfant n’a pas besoin de grand-chose. Pourtant, on a souvent l’impression d’être face à une montagne de dépenses en pensant aux années à venir.

« Notre troisième enfant n'était pas prévu. Mon mari avait surtout des inquiétudes par rapport aux finances, car même si un bébé ne coûte pas encore très cher, les dépenses augmentent au fur et à mesure que l’enfant grandit, jusqu'aux frais pour ses études. Il m'a demandé d'avorter… » (Céline*, 18.12.2023)

*Le nom a été changé, pour protéger son identité. Tu pourras lire la suite du récit de Céline ci-dessous.

Souvent, des femmes et des couples racontent qu'ils ont pu envisager l’avenir plus sereinement après avoir pris le temps de chercher des solutions calmement. La plupart du temps, certains problèmes se résolvent d’eux-mêmes progressivement. On adopte alors un nouveau regard sur les choses et on se rend compte que la peur initiale nous aveuglait, tandis qu’en réalité, tout était surmontable.

Souvent, il y a aussi des difficultés seulement temporaires, qu’il faut surmonter, le temps que la situation s’apaise. Par exemple, lorsque l’on termine ses études ou sa formation, lorsque l’on vient de monter sa boîte, ou lorsqu’on a un crédit à rembourser... Dans ces moments-là, il existe des solutions pour traverser cette situation provisoire le plus paisiblement possible, jusqu’à ce que l’on puisse à nouveau tout gérer sans difficulté.

Dans tous les cas, tu as le droit de demander de l’aide. Tu n’as pas à tout gérer toute seule. Toi et ton enfant méritez de recevoir le meilleur soutien possible.

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Difficultés financières pendant la grossesse : bien prévoir les choses, obtenir du soutien et de nouvelles perspectives, être créatif...tout cela peut aider !

Soutien concret et financier – Nos conseils

Si tu es enceinte et as des difficultés financières, il y a plusieurs options possibles. Certaines peuvent t’apporter un soulagement immédiat et d’autres peuvent t’aider sur le long terme.

  • Fais le point sur ta situation : tu peux par exemple faire un tableau avec tous tes revenus et tes dépenses. Cela pourra peut-être déjà te montrer que les choses ne sont pas aussi tendues que tu l’imaginais. Tu peux télécharger ce type de tableau sur internet, pour t’assurer de ne rien oublier. 😊
  • Renseigne-toi sur les aides de l’État : tu peux t’informer sur les aides et prestations disponibles pour les femmes enceintes et les familles. Par exemple, tu as probablement droit à la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje), qui contient une prime à la naissance et une allocation mensuelle. Tu peux aussi peut-être bénéficier de l'APL (aide personnalisée au logement) ou bien du RSA pour jeunes parents ou parents seuls.
  • Cherche des associations près de chez toi : il existe des organisations caritatives et des associations qui soutiennent les femmes enceintes et les familles, comme la Croix-Rouge, le Secours Catholique ou les Restos du Cœur. Elles proposent en général un accueil et une écoute pour les jeunes familles, ainsi qu’une aide matérielle (vêtements, aide alimentaire, matériel de puériculture...).
  • Renseigne-toi auprès de ton employeur : lorsque tu annonces ta grossesse à ton employeur, tu peux aussi te renseigner sur les avantages dont tu peux bénéficier : dispositions prévues par la convention collective par rapport au congé maternité, prime à la naissance versée par l’employeur, crèche d’entreprise...
  • Des astuces pour économiser : tu peux faire le point sur tes dépenses et identifier les domaines où tu pourrais faire des économies. Par exemple, tu n’as pas besoin d’acheter les derniers vêtements à la mode pour ton enfant. Avec un peu de créativité, on peut trouver de nombreux moyens d’économiser : acheter d’occasion, acheter de la nourriture à bas prix grâce à des applications anti-gaspillage alimentaire, récupérer des meubles sur le site donnons.org, cuisiner maison...
  • Fais-toi conseiller pour gérer au mieux tes finances : il existe différents services de gestion des finances. Par exemple, tu peux te faire conseiller auprès d’un Point Conseil Budget. Il s’agit d’un dispositif labellisé par l’État, qui propose ses services gratuitement.
  • Renseigne-toi sur les pensions alimentaires : si le père de l’enfant ne vit pas avec toi, il doit te verser chaque mois une pension alimentaire. Si tu ne reçois pas de pension alimentaire, par exemple parce que le père n’a pas reconnu l’enfant, tu peux recevoir l’allocation de soutien familial (ASF). Tu peux te renseigner auprès de la CAF (ou de la MSA, si tu dépends du régime agricole).
  • Rencontre d’autres mamans de ta région : peut-être que d’autres femmes sont dans une situation similaire à la tienne ? Vous pouvez peut-être vous entraider et soutenir mutuellement ! Par exemple, vous pouvez vous prêter des affaires, ou économiser les frais de baby-sitting en gardant mutuellement vos enfants. 😉

Tu mérites de ne pas rester seule et d’obtenir le soutien dont tu as besoin ! N’hésite pas à discuter avec tes amis, ta famille ou d’autres femmes enceintes, pour savoir comment elles ont géré des situations similaires.

Tu trouveras ici d’autres conseils en fonction de ta situation :

  • Beaucoup de familles ou de mères célibataires vivent dans un logement qui n’est pas assez grand, et la recherche d’un nouveau logement peut être difficile. Voici quelques questions que tu pourrais te poser :

    • Avons-nous vraiment besoin de changer d’appartement maintenant ou bien avons-nous encore un peu de temps pour chercher tranquillement ?
    • En cas de nécessité, pourrions-nous loger temporairement chez des amis ou de la famille ?
    • Quelles sont les options possibles : réaménager les pièces, ajouter des cloisons, installer un lit-mezzanine... ? On trouve souvent des idées sur internet. Il est aussi possible d’en discuter avec le propriétaire.
    • Nos amis et notre famille peuvent-ils nous aider dans nos recherches de logement ou le réaménagement de l’appartement ?
    • Ai-je droit à l’aide personnalisée pour le logement (APL) ou suis-je éligible à un logement social ?
    • Pourrais-je chercher un appartement en banlieue ou en périphérie d’une ville, où il y a peut-être plus de possibilités ?

    En plus des recherches sur les sites spécialisés dans les annonces immobilières, il peut être utile d’adopter une attitude proactive :

    • Publie toi-même une annonce sur internet.
    • Affiche une annonce sur des panneaux d’affichage dans des grandes surfaces, chez des commerçants, dans la rue...
    • Regarde sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram...).
    • Demande à ton entourage de rester à l’affût, s’ils entendent parler d’un logement qui se libère.
    • Contacte des agents immobiliers près de chez toi...

    Souvent, avec de la patience, on finit par trouver un logement, même si cela peut prendre du temps.

  • Tu te poses sûrement de nombreuses questions en ce moment. Si tu es au chômage, tu peux bénéficier des mêmes prestations prévues pour la grossesse et la maternité qu’une salariée. Il est donc important de déclarer sa grossesse auprès de l’Assurance Maladie de de la Caf (Caisse des allocations familiales), afin de pouvoir bénéficier des différentes aides, comme la PAJE (prestation d’accueil du jeune enfant).

    Tu as également droit au congé maternité. Avant le début du congé maternité, il faut informer France Travail (anciennement Pôle Emploi) de cette situation. Pendant toute la durée du congé maternité, tu ne seras plus considérée comme demandeuse d’emploi et le versement des allocations chômage sera suspendu. À la fin du congé maternité, tu pourras te réinscrire à France Travail et percevoir à nouveau les allocations chômage. Tu trouveras plus d’informations ici.

    Si tu es en contrat à durée déterminée (CDD) et ton contrat s’arrête au début ou pendant ton congé maternité, tu recevras tout de même les indemnités journalières auxquelles tu as droit pendant toute la durée du congé maternité. Une fois le congé maternité terminé, tu pourras t’inscrire à France Travail pour bénéficier des allocations chômage.

    Si tu perçois le RSA (Revenu de Solidarité Active), le montant peut être augmenté du fait de ta grossesse. Pour cela, il faut effectuer une déclaration de grossesse auprès de la Caf avant la fin du 3e mois. Si tu remplis les conditions nécessaires, tu peux également avoir droit au congé maternité et recevoir des indemnités journalières en plus du RSA.

    Tu trouveras ici un aperçu de toutes les aides possibles. Tu peux aussi te renseigner directement auprès de la Caf ou contacter une assistante sociale. Il est possible que tu ne connaisses pas encore toutes les aides auxquelles tu as droit.

  • Peut-être es-tu encore au lycée, en formation professionnelle ou à l’université. Il se peut que tu ne travailles pas encore, ou bien que tu te consacres actuellement à ta famille. Dans de telles situations, tu as droit à différentes aides et prestations sociales qui pourraient t’apporter un soulagement financier. Si tu fais tes études, tu peux peut-être obtenir des aides du CROUS. Tu peux peut-être également percevoir le RSA, en fonction de ta situation.

    Tu trouveras ici un aperçu des aides disponibles. Tu peux aussi te renseigner directement auprès de la Caf (Caisse des allocations familiales) ou contacter une assistante sociale. Si tu es étudiante, tu peux demander conseil auprès du CROUS. Il est possible que tu ne connaisses pas encore toutes les aides auxquelles tu as droit.
    Courage ! Beaucoup de tes projets (même financiers) peuvent sûrement continuer, même si c’est de manière un peu différente de ce que tu avais prévu.

Encore des questions ou des inquiétudes ?

Peut-être qu’en ce moment, d’autres préoccupations te pèsent bien plus que les difficultés matérielles. Si la grossesse n'était pas prévue ou si certaines circonstances rendent les choses difficiles, il est normal que tu sois traversée par différentes pensées et sentiments. C’est tout simplement trop pour toi, et tu aimerais qu’on t’aide à y voir plus clair, pour que tu puisses trouver le chemin que tu souhaites emprunter.

Voici la suite de l’histoire de Céline*:

« Le bébé ne faisait pas partie de nos projets. J’ai donc fait appel aux services de Profemina. En me faisant conseiller, j’en suis venue à la conclusion qu’un avortement n’était pas une option pour moi. Je le savais probablement déjà, mais mes peurs prenaient le dessus.
Non prévu ne signifie pas non aimé ou non désiré. La décision de garder mon enfant était et est la bonne. »

Si tu te trouves dans une situation similaire et ne sais pas quoi faire, n’hésite pas à utiliser nos ressources de conseil ! Nous prenons tes inquiétudes et tes peurs au sérieux, et nous espérons que tu trouveras des solutions !

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